Retour d’expérience blockchain dans la grande distribution

Extraits de l’interview d’Emmanuel Delerm du 3/12/2018

La blockchain de Carrefour regroupe toutes les informations relatives à la production d’un produit, comme une carte d’identité accessible à tous. Concrètement, un QR code est apposé sur les produits de certaines de nos filières qualité Carrefour. Une fois scanné par le smartphone des clients, ce QR code ouvre une page Web sur le téléphone portable qui donne une multitude d’informations sur ce produit. Par exemple pour une volaille de notre filière qualité, le client peut alors obtenir la date de naissance et d’abattage du poulet ou encore quand ce dernier est arrivé dans l’atelier de transformation. L’objectif de cette blockchain est d’améliorer la traçabilité des produits et de mettre en contact le consommateur avec toute la filière, du distributeur jusqu’au producteur.

Comment s’assurer que les informations entrées dans la blockchain sont exactes

Les mécanismes de validation qui existaient déjà sont maintenus. Carrefour faisait de la traçabilité alimentaire avant la blockchain via des certifications, des audits et des analyses réalisés notamment par des tiers. Ensuite, le caractère immuable et définitif des informations stockées dans la blockchain a un effet incitatif pour tout le monde : les informations ne peuvent pas être corrigées a posteriori. En cas d’erreur, c’est comme pour l’état civil, il faut une mention rectificative qui restera visible.

Qui enregistre les données dans la blockchain

Il y a plusieurs façons de rentrer ces données dans la blockchain. Tout d’abord, certains systèmes d’informations échangent entre eux des données de manière automatique. Par exemple, un producteur d’œuf peut avoir un système d’information qui communique directement avec la blockchain de carrefour. Ensuite, le plus souvent, ce sont des exports de fichiers plus artisanaux. Par exemple, les vétérinaires rentrent les données manuellement en cas de prescriptions d’antibiotiques, via un portail fait sur-mesure avec tous les numéros de lots.

Pourquoi choisir une blockchain permissionnée

Selon Emmanuel Delerm, il est vrai de dire que la blockchain publique est le saint graal de la blockchain. Cependant, Carrefour manipule des informations sensibles. Par exemple, certains producteurs de poulets ne veulent pas forcément dire à leurs concurrents combien de poulets ils livrent à Carrefour. Voilà pourquoi Carrefour a opté pour une blockchain permissionnée. Elle est celle qui assure les meilleures performances en même temps que le respect de la propriété des données à forte valeur économique pour leurs émetteurs.

Source : https://www.journaldunet.com/ebusiness/commerce/1419453-emmanuel-delerm-carrefour/